« SORCELLERIE », Encyclopædia Universalis [en ligne], Traduzione per 'sorcellerie' nel dizionario francese-italiano gratuito e tante altre traduzioni in italiano. Compra La sorcellerie en France. Le cannibalisme socialisé, « policé » comme dit Jean Pouillon, a été pratiqué jusqu'à une période récente en Mélanésie, par les Falateka notamment. En effet, elle s'est rendue chez lui le vendredi matin entre 9 et 10 h et Calvet est toujours au lit. Un procès est intenté au Ghana, où le phénomène est également récurrent, par une femme accusée de sorcellerie[142]. Ces décisions font de la sorcellerie un important crime contre la foi. Anne L. Barstow révise ces nombres et les élève à 200 000 procès et 100 000 exécutions en prenant en compte les dossiers perdus[42]. nécessaire] qui interdit la sorcellerie, la magie noire, ou la prédiction de l'avenir, pratiques considérées comme polythéistes. Si la chasse aux sorcières telle qu’on l’évoque dans la culture populaire s’est mise en place au XVe siècle, la poursuite et la persécution d’individus accusés de sorcellerie existe déjà depuis longtemps. Robert Muchembled[35] et Jacques Chiffoleau[36] voient dans la genèse de la chasse aux sorcières la naissance de l’État moderne, de la christianisation excessive du pouvoir temporel et de « l’extension de la notion de majesté »[16]. En 2009, le gouvernement signale que la torture extrajudiciaire et le meurte de prétendues sorcières, généralement des femmes seules, se propagent des hautes terres vers les villes en même temps que les villageois migrent vers les zones urbaines[11]. On a pu noter, en Afrique, la rareté de certains troubles psychiques tels que la mélancolie, tandis que l'on constate, au contraire, une fréquence élevée d'autres syndromes, tels que les interprétatio […] 5. Ailleurs dans le monde, dans les sociétés reconnues en tout ou en partie chamaniques, les mêmes principes se retrouvent, liés entre eux, bien que de façon souvent confuse, et avec toutes sortes de nuances dans l'expression. Le pape Jean XXII publie ensuite en 1317 à la suite de la tentative d'empoisonnement et d'envoûtement sur sa personne une bulle élargissant les droits des inquisiteurs, puis en août 1326 la bulle pontificale Super illius specula, assimilant pratiquement la sorcellerie à l'hérésie[23]. Accusée de leur avoir jeter des sorts par quatre voisines, ces dernières s'emparent d'elle le 12 décembre 1824 avant de lui donner une bastonnade, puis de lui attacher les mains et lui brûler grièvement les deux jambes. The Met Museum, The Oxford Handbook of Witchcraft in Early Modern Europe and Colonial America. © 2021 Encyclopædia Universalis France.Tous droits de propriété industrielle et intellectuelle réservés. Dans cette tragédie, trois sorcières Trois sorcières (en) jouent un rôle très important, car elles prédisent à Macbeth tout ce qui va lui arriver. At the end of the Middle Ages, the recurring beliefs about witches were: The ride by night; … D’après Laura Stokes, ces éjections prennent place du fait du statut et de la perception des élites urbaines d’elles-mêmes ; celles-ci réalisent que dans ces temps troublés, elles devaient démontrer et asseoir leur autorité et légitimité à travers une nouvelle façon de gouverner. Dans les cas d'Anna Göldin et de Barbara Zdunk, le verdict officiel ne mentionnait pas la sorcellerie, celle-ci ayant cessé d'être reconnue comme une infraction pénale. souhaitée], avec des flambées temporaires en Lorraine ou dans le Bordelais vers 1600. À Bâle également, cette notion est finalement rejetée après un pic de sévérité au milieu du XVe siècle. Elle est la plupart du temps condamnée par les religions. La bulle d’Innocent VIII de 1484 intitulée Summis desiderantes affectibus lance le signal de la chasse aux sorcières et organise la lutte contre la sorcellerie, élargissant la mission de l’Inquisition aux « praticiens infernaux »[24]. Le livre propose les illustrations suivantes (dans l'ordre d'apparition) : une sorcière tirant une flèche dans le pied d'un paysan, trois sorcières (dont un homme) ayant pris la forme d'animaux se rendant à un sabbat sur une fourche après avoir causé une tempête, un sorcier chevauchant un loup (cette troisième image fait référence à un procès en sorcellerie ayant eu lieu à Constance, dans lequel un homme fut accusé d'être un sorcier et d'avoir chevauché un loup), une sorcière s'accouplant avec un incube et enfin un festin durant un sabbat. Selon Jane P. Davidson, le livre est un terrain préparatoire pour de futurs procès en sorcellerie à Constance, faisant suite à ceux d'Innsbruck[32]. Les philosophes du siècle des Lumières croyaient que de tels événements ne se reproduiraient plus jamais, et cela bien avant que la chasse aux sorcières soit complètement terminée.[réf. On reproche également aux sorcières leur sexualité. Entre 1430 et 1440, un manuscrit rédigé par un auteur anonyme et intitulé les Errores gazariorum apporte une des premières théorisations des vols nocturnes à l'aide de bâtons ou balais et du sabbat des sorcières[28]. L'Inquisition se trouve donc chargée de sa répression. nécessaire]. Les opposants à ces pratiques (torture, meurtre, abandon de l'enfant par sa famille) estiment que, dans deux des trente-six états du Nigéria, environ quinze mille enfants ont été accusés et mille enfants ont été tués pour sorcellerie en une décennie, et selon l'Unicef, des dizaines de milliers ont été pris pour cibles à travers l'Afrique[1]. Des penseurs, libertins ou cartésiens, récusent peu à peu l'idée de sorcellerie démoniaque, l’Église elle-même se fait plus circonspecte[49]. Dans les campagnes en particulier, ces vieilles femmes exercent parfois comme guérisseuses, et vont faire l'objet d'une persécution systématique pendant un siècle. Witchcraft is a broad term that varies culturally and societally, and thus can be difficult to define with precision. La sorcellerie et le droit moderne en République centrafricaine Émile NDJAPOU 8. souhaitée], ajoutant une dimension morale et religieuse à l'infériorité de nature établie par la médecine grecque, nécessitant une tutelle masculine juridique, spirituelle et morale des femmes pour assurer leur salut. The Friends of the Boscastle Museum of Witchcraft is a Registered Charity. La constatation d'un fait majeur s'impose d'emblée : l'étude, l'interprétation, la compréhension de la sorcellerie européenne ont été profondément marquées par la répression dont celle-ci a été l'objet, du début du xvi … Il est difficile de déterminer elles ont une intention satirique, comme la ridiculisation de fausse superstitions, dans la lignée de celles déclarées avec Los Caprichos et l'idéologie des Lumières, ou si au contraire elles répondent au but de transmettre des émotions inquiétantes, produits des maléfices, sorts et ambiance lugubre et terrifiante, qui seraient propres aux étapes postérieures marquée par des toiles sur les crimes de sang, la folie, le viol, le cannibalisme et qui incluent également des références à la sorcellerie. En 1850, une histoire similaire se déroule à Camalès : un couple de paysans furent persuadés que Jeanne Bédouret, épouse Larcade, leur voisine de 80 ans, était une sorcière qui leur avait jeté des sorts et était responsable notamment de la maladie de leur fille et de la mort de leur vache. En quoi l'étude du procès de Paolo Gasparutto rend-elle compte du passage des Benandanti de "vagabonds" à de véritables sorciers ? Au Moyen Age, en Europe, on parle déjà de pacte avec Satan . Ce mouvement de normalisation des esprits et des mœurs s’inscrit dans la progression de la pensée de la Renaissance. Saturday 15th March. Des rapports des agences des Nations Unies, d'Amnesty International, d'Oxfam et d'anthropologues montrent que les attaques contre les sorciers et les sorcières accusées, parfois des hommes mais le plus souvent des femmes, sont fréquentes, féroces et souvent mortelles[161]. Les villageois relatent que les exorcistes ont toujours raison car les sorcières trouvées le sont parmi les personnes que le village craint depuis toujours. On ne peut avec certitude établir si la circulation des livres sur ce thème, plus nombreux que les manuscrits et plus lisibles a lancé le phénomène de la chasse aux sorcières ou l'inverse, mais les deux phénomènes démarrent de concert[32]. Tandis que la mort est considérée plutôt comme un sommeil apaisé et éternel et le Diable comme une figure imaginaire et comique aux XIIIe et XIVe siècles, le contexte change la situation.  : […] La dernière installation majeure de Louise Bourgeois est le Mémorial de Steilneset qui commémore les victimes de la chasse aux sorcières des Procès des sorcières de Vardø (en). Les nécromanciens communiquent avec les morts, tandis que les nigromanciens invoquent des êtres surnaturels, qu'ils soient démons, anges ou autres (, L'inquisition médiévale avait été organisée à la fin du, Jacques Chiffoleau, « Sur le crime de majesté médiéval », in, « Les femmes étaient-elles en général moins aptes que les hommes à faire appel ? Le deuxième ouvrage, De lanii et phitonicis mulieribus ou Des sorcières et femmes devins (1489), du docteur en droit canon et juge au tribunal de Constance, Ulrich Molitor, est moins connu que le premier, et considère les sabbats non comme la réalité mais comme des illusions diaboliques. Le plus souvent, il ne s'agit pas d'un procès devant un tribunal, mais simplement d'une vengeance collective, d'un lynchage populaire. Les deux versions de Contra sectam Valdensium de Johann Tinctor écrits vers 1460 comportent une illustration d'hérétiques vaudois embrassant la croupe d'une chèvre et chevauchant à califourchon des bêtes démoniaques en volant. Many translated example sentences containing "procès en sorcellerie" – English-French dictionary and search engine for English translations. Le sabbat serait un lieu de réunion des sorciers et sorcières. Dans un couvent d’ursulines à Loudun, les sœurs affirment avoir été ensorcelées par le curé Urbain Grandier. En règle générale, ce type de condamnation légale se concentre surtout sur les dégâts causés par l’utilisation de la sorcellerie par l’accusé(e)[38]. nécessaire]. BF1584.E9 B43 1997 c. 1 | Virtual Shelf Browse. Cette chasse aux sorcières fait parfois intervenir la justice criminelle. Elles ont toujours été des victimes désignées, sur simple accusation, aussi bien en Europe, en Afrique qu’en Amérique où, il y a tout juste quelques décennies, on les brûlaient encore vivantes pour tout phénomène qu’on ne pouvait expliquer de façon rationnelle. De plus les superstitions et croyances en des sectes de gens dotés de pouvoirs surnaturels dont le but était de propager le mal et la dévastation décroît avec les ans. Cette pratique a encore lieu dans certains pays d'Afrique et du Moyen-Orient appliquant la Charia[réf. Parmi les dernières femmes exécutées pour sorcellerie en Europe on compte Anna Göldin, condamnée en 1782 dans le canton Glaris en Suisse, deux Polonaises qui auraient été exécutées pour sorcellerie en 1793, Barbara Zdunk est exécutée Reszel en 1811. À Nuremberg, par exemple, malgré la publication par Heinrich Kramer d’une version abréviée du Malleus Maleficarum appelée le Nürnberger Hexenhamme, et bien que la ville devienne fortement préoccupée par la réformation et la punition de transgressions morales, elle ne place pas grande foi dans les accusations de sorcellerie, les considérant plutôt comme superstitions populaires et ignorance. Ce phénomène est significatif d’un transfert du rôle de bouc émissaire des Juifs ou encore des lépreux aux sorciers et sorcières[16]. Art magique datant de l’antiquité, se retrouvant sur tous les continents, la sorcellerie autrefois associée en Europe au paganisme est par la suite devenu un art du mal, pratiqué par des sorcières considérées comme hérétiques. Si, historiquement, ce sont bien de prétendues pratiques magiques qui étaient visées, l'expression « chasse aux sorcières », dans son acception contemporaine, a adopté un sens plus figuré. On trouve déjà des mentions de l’interdiction de l’utilisation de la magie à des fins nuisibles dans certains codes législatifs des peuples germaniques au début du Moyen Âge. En Inde, accuser une femme de sorcellerie est un moyen d'accaparer ses terres, de régler des comptes ou de punir une femme ayant refusé des avances sexuelles. Ces victimes sont souvent battues, torturées, publiquement humiliées et assassinées. Par ailleurs, la liberté que prennent ces artistes de peindre des iconographies d'ordre pornographiques est remarquable selon Jane P. Davidson. L’article d’accusation contre Boniface VIII dit : "il y a un démon privé, dont il prend en tout point conseil en toute matière". Quand les personnes du village arrivent, elles sont regardées dans un miroir[145], les exorcistes prétendant pouvoir identifier les sorcières par cette méthode. Dans les années 1260, le pape Alexandre IV ordonne aux inquisiteurs de s’intéresser aux « sortilèges et divinations ayant saveur d’hérésie »[24] autant qu’aux hérétiques qu’ils poursuivaient déjà[25]. Selon l'historien Robert Munchembled, l'église a inventé un ennemi mythique, qu'elle a trouvé parmi les femmes, notamment les vieilles femmes. Ces sorcières doivent ensuite rendre leurs "cornes", c'est-à-dire les récipients utilisés pour les sorts et les potions aux exorcistes et ensuite boire une potion appelée kucapa, censée causer la mort immédiate d'une sorcière si elle devait recommencer les actions interdites. Crimes et péché sont liés, un crime contre la société et les hommes est donc souvent, aussi, un crime religieux. Appare nelle tipologie: 14 - Intervento a convegno non pubblicato C’est pour cela que dans la littérature elle a été souvent représentée. nécessaire]. Désormais, les sorcières puisent leur énergie maléfique et destructrice du Diable lui-même[15]. Les pays particulièrement affectés par le phénomène sont l'Afrique du Sud[139], le Cameroun, le Congo, la Gambie, le Ghana, le Kenya, Sierra Leone, la Tanzanie et le Zambie[140]. Lire la suite, Dans le chapitre « La recherche des informateurs » L'HISTOIRE SE RÉPÈTE. Son livre représente ni plus ni moins que les idées du Maleficarium de Sprenger et Institoris. Sorcellerie et hérésie, jusque-là perçues comme deux univers mentaux très éloignés, vont être assimilés pour les trois siècles suivants[16]. Le progrès et la violence marchent de pair. …pour nos abonnés, l’article se compose de 8 pages. Sans avoir cette imagination, les textes des inquisiteurs sont déjà un catalogue fourni des perversions humaines et des fantasmes sexuels masculins. Certains historiens l'évaluent entre 40 000 et 100 000. Selon cette approche, le phénomène démarrerait aux environs de 1408 dans les Pyrénées (alors que la plupart des études académiques depuis les années 2000 situent le début des grandes chasses dans le Valais en 1428). Denise PAULME, Les manuscrits précurseurs décrits plus haut développent une théorisation des thématiques, et les premières images employées dans ces manuscrits, notamment dans le Champion des dames de Martin le Franc (sorcières chevauchant un balai), le Contra sectam Valdensium de Johann Tinctor (hérétiques vaudois embrassant le postérieur d'une chèvre et chevauchant des bêtes démoniaques, vignettes représentant des chats et des singes). L'historien français Jules Michelet publia un ouvrage de pure fiction en 1862[5] dénommé La Sorcière (essai). Car tout le mal que de telles fiancées du diable font, les régents et les honorables avocats devront un jour en répondre devant Dieu et la chaire du Christ. La sorcière et l'Occident : la destruction de la sorcellerie en Europe des origines aux grands bûchers Guy Bechtel. On notera par exemple la revue Sorcières de Xavière Gauthier, qui étudiait les « pratiques subversives des femmes ». Le juriste Jean Bodin publia un traité de démonologie[100]. Une série de bulles pontificales établissent la légitimité des poursuites juridiques pour instruire des procès, et des manuscrits puis des livres imprimés, véritables manuels d'inquisition comme le Malleus Maleficarum en relaient les fondements théoriques et théologiques. Dans les tribus bantoues d'Afrique du Sud, les renifleurs de sorcières (en) sont responsables de l'identification des sorcières. Le principe de base reste que l'obtention de la subsistance dépend d'un contrat avec les esprits qui gouvernent les êtres naturels, et que ce contrat repose sur un échange entr […] Cyprian F. Fisiy, "Containing Occult Practices: Witchcraft Trials in Cameroon", in: Storia notturna : una decifrazione del sabba, I Benandanti. : She was the first to be accused of witchcraft. Dans Los caprichos, la sorcellerie est ridiculisée comme d'autres superstitions : « sorcières imposteurs et hypocrites, dont l'immoralité de charlatan exploite sans miséricorde l'ignorance et la bonne foi du peuple. C'est pourtant seulement à la suite du mouvement féministe que la chasse aux sorcières est sortie des oubliettes où l'on l'avait reléguée (...) Les féministes comprirent rapidement que des centaines de milliers de femmes n'avaient pas pu être massacrées et soumises aux plus cruelles tortures sans avoir menacé la structure du pouvoir. La majorité des accusés sont des femmes, en grande partie pauvres, âgées de plus de 50 ans et le plus souvent isolées. En effet, la sorcellerie que l'on croyait éradiquée revient au galop un peu partout, avec des conséquences tragiques. Un humain peut, par divers procédés (invocations, rituels), les mettre temporairement à son service pour faire le bien ou le mal. Selon Sam Itauma, de l'organisation Child Rights and Rehabilitation Network, la compétition entre les églises pousse de plus en plus d'entre elles à pratiquer la chasse aux enfants sorciers, celle-ci donnant à l'église une image de puissance spirituelle et pouvant également être rémunératrice, les parents payant pour l'exorcisme de leur enfant[1]. Le mouvement de la chasse aux sorcières ralentit et atteint sa fin au XVIIe siècle, pour plusieurs raisons. Dans l'Europe païenne de jadis, comme dans le Moyen Âge chrétien, il suffit parfois qu'une personne tombe malade, qu'une grange brûle ou qu'une vache meure sans cause apparente, pour que la communauté villageoise désigne un coupable que son comportement ou sa marginalité a rendu suspect — souvent un berger (qui vit à l'écart), ou le meunier ; parfois une vieille femme solitaire. Selon Maxime Perbellini, le mot « sorcières » apparait en français pour la première fois dans le Roman d'Énéas[12]. Le livre de Friedrich Spee, Cautio Criminalis, écrit à l'époque de la persécution la plus violente en terre germanique, décrit parfaitement le mécanisme implacable qui fait que la sorcière ou le sorcier ne peuvent que mourir ; s'ils n'avouent pas, ils sont accusés de taciturnité diabolique et sont condamnés, s'ils avouent sous la souffrance, ils sont également brulés. À la suite d'un procès en sorcellerie demandé par Richelieu, le curé est brûlé. La chasse aux sorcières est la poursuite, la persécution et la condamnation systématique et en masse de personnes accusées de pratiquer la sorcellerie. De la seconde moitié du XIVe siècle à la première partie du XVe siècle, la France et l’Angleterre évoluent de manière similaire, gardant un nombre de procès faible, tandis qu’en Allemagne, en Italie et plus particulièrement en Suisse, le rythme de procès augmente de manière significative[16] et deviennent des entreprises systématiques. Le peintre aborde ce thème au-travers d'au moins trois séries d’œuvres Los caprichos, les tableaux pour le cabinet de la Duchesse d'Osuna, et les peintures noires. Le sabbat aurait lieu dans la nuit du jeudi au vendredi. Depuis l'antiquité, les femmes sont considérées comme inférieures aux hommes, mais au XVIe siècle et à la fin du XVe siècle, on constate une recrudescence de conceptions médicales négatives des femmes[réf. Dans certaines régions d'Afrique du Sud, plusieurs centaines de personnes ont été tuées au cours de chasses aux sorcières depuis 1990[146]. Actuellement, les historiens tendent à considérer la persécution des sorciers comme un enjeu stratégique entre les puissances laïques et ecclésiastiques et comme « un instrument de pouvoir »[34]. La chasse aux sorcières constitue, en effet, pour la pensée rationaliste, un problème que Lucien Febvre, dans un article important pour l'historiographie du sujet, a posé en ces termes : « Sorcellerie, sottise ou révolution mentale ? Les sorcières étant des boucs émissaires, dans le sens de la théorie de René Girard, les chasses aux sorcières correspondent aux périodes de guerre (guerres de religion, guerre de Trente Ans) et les malheurs du temps (famines, épidémies etc.). Les condamnations pouvaient parfois être étendues à leurs enfants, surtout s’il s’agissait de filles. 13-21 septembre 1987, https://www.universalis.fr/encyclopedie/sorcellerie/, Une pensée de la marge : possédés et mystiques, Principes similaires, expressions diverses, HISTOIRE DE L' ÉGLISE des origines au concile de Trente (1545), dictionnaire de l'Encyclopædia Universalis. [Les historiens] critiquent le présupposé des féministes radicales selon lequel les chasses aux sorcières étaient des “chasses aux femmes”, la sur-dépendance de leur analyse au manuel de démonologie Le marteau des sorcières (Malleus Maleficarum), leur réticence à travailler sur les archives des procès de sorcières, et leur usage anhistorique des termes “misogynie” et “patriarcat” qui minimise la spécificité historique de la culture et de la société de la Renaissance. Les Bamucapi utilisent un mélange de traditions religieuses chrétiennes et locales pour décrire le pouvoir magique de ces personnes, et affirmer que Dieu (sans spécifier lequel) les aide à préparer les remèdes. À une accusation judiciaire peut donc très souvent être associée une accusation en sorcellerie. Selon Silvia Federici, une véritable campagne médiatique est orchestrée pour susciter "une psychose de masse", avec notamment des artistes comme Hans Baldung[94],[95]. La pratique sorcière est un phénomène universel qui concerne toutes les cultures. Cette première vague dure environ jusqu’en 1520. Pendant la fin de la dernière décennie de ce même siècle, la même accusation dans la même ville avait un haut risque de mener à une exécution au bûcher[39]. Ces récits et traités décrivent l’adoration du démon et du mal par les sorcières, et circulent, après les premiers manuscrits, sous forme d’ouvrages imprimés. Le premier procès en sorcellerie à Paris est celui de Jeanne de Brigue le 29 octobre 1390 : jugée par le Parlement, elle est brûlée vive le 19 août 1391. Le 21 mai 2009, le New York Times révèle que la campagne de chasse aux sorcières est initiée par le président de la Gambie, Yahya Jammeh[150]. En France, le Parlement de Paris, de moins en moins épris avec les œuvres de démonologies, n'est plus aussi rapide à exécuter les sorcières. Le début des procès du sorcellerie en Europe C’est au treizième siècle que commencent les procès de sorcellerie, avec l’établissement de la torture voulue par le pape Innocent IV , à travers le taureau appelé Ad extirpanda promulgué le 15 mai 1252, juste avant sa mort. Les peintres décrivent ce qui est admis comme factuel par les autorités religieuses. Parmi les dernières victimes, on peut citer Anne Duval, veuve Chauffour, vieille paysanne à Bournel. La sorcellerie au sein du prétoire en Centrafrique. En 2010, Sarwa Dev Prasad Ojha, ministre des femmes et de la protection sociale, déclare: Les superstitions sont profondément enracinées dans notre société et la sorcellerie en est l'une des pires formes[159]. 2  Il les adjurait d'appliquer la constitution caroline de Charles Quint, un système de droit pénal évolué et protecteur des droits des accusés. Magie et Sorcellerie en Europe du Moyen Age à nos jours est un ouvrage sans équivalent. LA SORCELLERIE AU TRIBUNAL.  : […] Au contraire, si le stéréotype a mis du temps à s’incruster dans les mentalités à Lucerne, on peut y constater un crescendo de violence judiciaire envers les sorcières[39].  : […] Lire la suite, Dans le chapitre « L'équation personnelle du chercheur » Johannes Nider s'intéresse plus particulièrement à la démonologie et aux incubes, mais il décrit les pouvoirs des sorcières en matière de magie, comme leur capacité à provoquer des tempêtes, à fabriquer des onguents et leurs pratiques alléguées d'utilisation de cadavres (notamment de nouveau-nés) pour préparer des potions. Cette féminisation de la sorcellerie est encore implicite dans la bulle d’Innocent VIII de 1484, la Summis desiderantes affectibus, dans laquelle il lance le signal de la chasse aux sorcières et organise la lutte contre la sorcellerie, élargissant ainsi la mission de l’Inquisition aux « praticiens infernaux »[24]. La persécution des sorcières culmine aux XVIe et XVIIe siècles et coïncide avec la Renaissance, c'est-à-dire le début de l'époque moderne qui est caractérisé par l’humanisme et les débuts de l’imprimerie. La plupart des cas ne sont pas documentés du fait qu'il est ardu pour des femmes pauvres et analphabètes de se déplacer depuis des régions isolées pour déposer plainte. Signe clair que la sorcellerie rôde. Enfin, la sorcellerie est abondamment représentée dans la série des peintures noires, réalisée à la fin de sa vie, dans l'esthétique du « Sublime Terrible », avec une ambivalence entre la sorcellerie et le a religion et l'inquisition (Vision fantastique ou Asmodée, Pèlerinage à la source Saint-Isidore). Elles réalisèrent aussi qu'une telle guerre contre les femmes, menée sur une période de plus de deux siècles, était un tournant dans l'histoire des femmes en Europe, le « péché originel » du processus d’avilissement social subi par les femmes avec l’avènement du capitalisme. Avant le développement de l'imprimerie, des manuscrits font leur apparition qui ont pu inspirer les livres imprimés ultérieurement. Des chasses aux sorcières au Népal sont fréquentes et ciblent particulièrement les femmes des castes inférieures[157],[158]. Selon Boudet, le véritable point de départ de la chasse aux sorcières peut être retracé jusqu'au XIIIe siècle. Les romantiques prônèrent, eux, l’imaginaire et non la philosophie de Voltaire, Newton ou Locke. Les femmes sont particulièrement touchées par le phénomène en raison de leur exclusion progressive de la monétarisation de l'économie, la suppression des communs leur ôtant dès lors l'accès à des moyens de subsistance autonome. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/sorcellerie/, Encyclopædia Universalis - Contact - Mentions légales - Consentement RGPD, Consulter le dictionnaire de l'Encyclopædia Universalis. L'initiative est à mettre en lien avec la préoccupation de définir plus précisément les pouvoirs du diable, étant entendu que l'Église considère que ces pouvoirs semblent aller grandissant. Lors de son procès au concile de Pise en 1409 Benoit XIII est suspecté de tenir deux esprits enfermés dans une hostie et d’être assisté par 7 démons familiers[15]. Selon Silvia Federici, auteure de Caliban et la sorcière[109] : « Le fait que les victimes, en Europe, aient principalement été des paysannes explique probablement l'indifférence des historiens à ce génocide. Les auteurs des livres imprimés sont sans doute influencés par ces premières représentations et les reprennent dans les livres imprimés tels que : Le Formicarius de Johannes Nider (1467), le Fortalitium Fidei de Alphonsus de Spina (1459), le De Lamiis et Phitonicis Mulieribus de Ulrich Molitor (1488) et le Malleus Maleficarum de Henti Institoris et Jacques Sprenger (1486). Élargissez votre recherche dans Universalis. De plus, toutes les sorcières qui ne participent pas au repas pour être identifiées sont appelées à faire un rapport ultérieur à leur maître, revenu d'entre les morts, et qui les forcerait ensuite à l'aide de tambours à se rendre au cimetière pour mourir. Brian Levack évalue le nombre des exécutions à 60 000[41]. La liste ci-dessous est classée par ordre de chronologique de condamnation. La croyance à la sorcellerie ne peut se comprendre qu'en se replongeant dans les mentalités anciennes. Il s’agit d’une enquête commanditée par l’Inquisition qui décrit les sorcières, leurs pratiques, et les méthodes à suivre pour les reconnaître. Parmi les dernières femmes exécutées pour sorcellerie en Europe on compte Anna Göldin, condamnée en 1782 dans le canton protestant de Glaris en Suisse et deux Polonaises qui auraient été exécutées pour sorcellerie en 1793. En 1861 Elizabeth Gaskell publie Lois the Witch and other tales, une série de cinq nouvelles abordant le thème des sorcières de Salem entre autres. Le jésuite Friedrich Spee von Langenfeld qui a accompagné de nombreuses prétendues sorcières au bûcher publia sous l'anonymat un livre pour les défendre (cautio criminalis), toute sa vie il se battit pour les défendre, et invitait les juristes et tous ceux qui contribuaient à cette chasse, d'assister à une séance de torture au cours de laquelle il dit avoir vu blanchir ses cheveux en voyant tant de détresse et de souffrance qu'il ne pouvait soulager. Les temps sont alors troublés en Europe. Les femmes accusées de sorcellerie sont souvent sages-femmes ou guérisseuses, dépositaires d’une pharmacopée et de savoirs ancestraux. Vilmos Keszeg, La magie et la sorcellerie dans la littérature hongroise et roumaine (XXe siècle). Illustration d’une session criminelle Gervais NGOVON 7. Ceux qui se sont penchés sur la chasse aux sorcières (par le passé exclusivement des hommes) se montraient souvent dignes héritiers des démonologues du XVIe siècle.Tout en déplorant leur extermination, beaucoup ont tenu à les représenter comme de malheureuses folles, frappées d'hallucinations, de sorte que leur persécution prenait un sens de « thérapie sociale », servant à renforcer la cohésion sociale.