De confier (mon) propre fils aux Gardes de la Nuit, Le premier roi du monde. (en Syrie, en Palestine, en Anatolie avec des traductions en hittite et hourrite) semble également plaider en faveur d'une certaine popularité de l’œuvre dans le milieu lettré, de même que le fait que les aventures de Gilgamesh aient connu plusieurs moutures et remaniements pendant plus d'un millénaire et soient copiées jusqu'aux époques séleucide et parthe voyant la fin de la culture lettrée mésopotamienne cunéiforme[141]. Gilgamesh est le cinquière roi de la première dynastie d’Uruk (une ville du royaume de Babylone).C’est un homme dur qui terrorise ses sujets. Une fois traversé le jardin, Gilgamesh parvient à un rivage, où se trouve Shiduri la cabaretière. Au départ hésitant devant le pain et la bière qui lui sont proposés, il se fait rapidement à sa nouvelle vie, servant de pâtre pour les bergers, illustration définitive du fait qu'il a quitté le monde animal[49]. Tout ce chemin que tu viens de parcourir t'éloigne des vrais plaisirs qui conviennent aux humains. Plusieurs romans, récits ou pièces de théâtre inspirés de l’Épopée mettent en scène une relation homosexuelle entre Gilgamesh et Enkidu. (Avec ces) milles hectares, tu couvres du regard Quoi qu'il en soit, l'affrontement aboutit à un respect mutuel des deux gaillards, qui se lient alors d'amitié. Oint son corps de bon onguent, Remet un bandeau neuf sur sa tête, Se revêt d’une tunique digne de lui ». Il dispose des offrandes sur la montagne, attirant ainsi les dieux, qui se disputent à propos de la légitimité du Déluge. Les dieux, épouvantés par l'ampleur de la catastrophe et du carnage, éprouvent des remords. La version standard de l’Épopée est la version la plus anciennement redécouverte, par les tablettes de Ninive, qui en ont rapidement offert un contenu suffisant pour comprendre l'essentiel de sa trame et de ses principaux épisodes. La lecture correcte du nom du héros, Gilgamesh, a été établie en 1890 mais est ignorée de ce premier traducteur. Mon fils, dans Ourouk vit Gilgamesh . S’étant libéré de ses pierres il remonte et la mer le repousse au rivage. Gilgamesh sombre à nouveau dans le désespoir : Que faire, Uta-napishti ? Elle en avait agencé la figure. Pleure-le, foule (!) Gilgamesh de son côté fait travailler les artisans d’Uruk à orner les cornes du Taureau d’un placage d’or et de lazulite pour les offrir en culte à son père Lugalbanda. C'est l'époque, vers 21OO avant J.-C., où la fusion de ces deux cultures, de ces deux pensées dont aucune n'a perdu sa spécificité, donne Le fils de Ubar-Tutu ! J.‑C. J.-C., qui fournissent la majeure partie du récit (on parle aussi de version « ninivite »), contenue sur douze tablettes, même s'il est considéré que la douzième tablette est un ajout postérieur à la rédaction de version standard (voir plus bas), qui comprendrait donc onze tablettes. Le message fondamental sur la condition humaine contenu dans l’Épopée est celui de ses limites, avec l'inéluctabilité de la mort : cela est résumé par une sentence du discours de la cabaretière Shiduri dans la version paléo-babylonienne de l’œuvre : « Quand les dieux ont créé les hommes, ils leur ont assigné la mort, se réservant l’immortalité à eux-mêmes »[106]. Pris tablette par tablette, la première est quasiment connue dans son intégralité, la fin de la deuxième manque, de même que celle de la troisième dont d'autres parties sont lacunaires, la quatrième et la cinquième contiennent également de nombreuses lacunes (même si la connaissance de cette dernière s'est améliorée depuis avec la publication d'un nouveau fragment), la sixième est quasiment complète, la septième comprend plusieurs lacunes et sa fin manque, le début et la fin de la huitième ne sont pas connus, une grande partie de la neuvième manque, tandis que la dixième est plutôt bien conservée, et que la onzième est quasiment intégralement préservée. Avec un carnet de lecture par Pierre-Marie Beaude et Évelyne Dalet. Vent-morbifère, Vent-de-Gel, ), Ce travail s'appuie sur l'ensemble des textes cunéiformes concernant l'épopée, souvent … Sur avant le Déluge ! Il y apparaît alors comme un personnage d'essence divine, ancien roi d'Uruk (ville dont est originaire la dynastie d'Ur III), aux actes héroïques. Il se disposa à rejoindre sa harde. Ciselant ses mots comme un orfèvre, Claudie Obin livre, ici, le récit d'avant tous les récits : L'Épopée de Gilgamesh. — Tablette VII de la version standard, traduction de J. Bottéro[74]. Devant lui se tenait la population (entière) d'Uruk, La fin de la tablette est trop fragmentaire pour être comprise[82]. Gilgamesh, Enkidu et les Enfers raconte comment Enkidu est emporté aux Enfers, et comment Gilgamesh invoque les dieux pour le délivrer, sans succès, Enki demandant cependant au dieu-Soleil de faire revenir le fantôme d'Enkidu un matin, celui-ci conversant alors avec Gilgamesh sur les conditions de vie des morts dans le monde souterrain[21]. Pénétré toutes choses, Ce texte épique, en particulier dans sa version standard, met au premier plan des accomplissements de son héros la découverte d'une plus grande sagesse : c'est un conte d'apprentissage, dans lequel les péripéties du héros lui permettent d'accéder à une connaissance plus vaste, dont il assure ensuite la transmission par la mise en récit. — Tablette II de la version standard, traduction de J. Bottéro[52]. », « lave comme neige sa tignasse. Plusieurs fragments de l’Épopée de Gilgamesh sont connus pour la période médio-babylonienne (v. 1500-1200 av. Parmi les fragments de cette période plus anciennement connus, deux proviennent de sites du sud mésopotamien (Nippur et Ur) et sont d'époque kassite (v. 1300-1200 av. Mais toi, lorsque tu te reposeras avec elle (? Plusieurs récits en sumérien ont pour protagoniste Gilgamesh, mais il n'y a apparemment pas d'équivalent à l’Épopée en sumérien. En compagnie de (sa) harde, il fréquentait l'aiguade ; ), brandis (ta) hache, pénètre dans la forêt et coupe cent vingt perches de trente mètres » (cinq fois douze coudées d'environ 50 cm, soit 30 m) « Ébranche(-les) et garnis(-les) de pointes (?) Gazelles de s'enfuir, J.‑C. Les deux compères semblent procéder à des rituels en vue de s'assurer que leur voyage se déroule sous de bons auspices, puis ils retournent ensuite devant l'assemblée de la ville, pour donner des instructions sur la conduite des affaires en l'absence du roi, et reçoivent de nouveaux conseils de prudence[58]. Dès sa naissance, Connu la terre entière (? — Tablette VI de la version standard, traduction de J. Bottéro[67]. Le texte y est connu sous le titre de « Chant de Gilgamesh », suivant une terminologie reprise des mythes hourrites[31]. Retrouver le nom de Gilgamesh et d'autres personnages de l’Épopée dans d'autres sources est également un élément concluant pour mettre en évidence une survivance. Ils parviennent aux eaux de mort. La beauté de Gilgamesh, de retour à Uruk, émeut la déesse Ishtar qui s'éprend de lui : Allons, Gilgamesh (lui dit-elle), épouse-moi ! Elle en a peur de prime abord, le prend pour un assassin, barre sa porte et se réfugie sur le toit en terrasse de la maison. (Tout) ce qui est caché (?) Leur rôle est toujours secondaire, souvent une fonction d'assistance et de bienveillance envers Gilgamesh ou Enkidu, exception faite du cas d'Ishtar déjà évoqué. Dans le Livre d'Hénoch, la géographie mythique décrite lors des voyages oniriques d'Hénoch présente des similitudes avec les pérégrinations de Gilgamesh lorsqu'il se rend chez Uta-napishti[155]. Et les gaillards s'étaient massés pour le voir. Il décide d’aller trouver Uta-napishti, héros du Déluge devenu immortel afin d’apprendre de lui les secrets de la vie sans fin. Puis ils embarquent sur le bateau du retour. La récompense et le bienfait que tu me réservais (? Hors du Moyen-Orient, un passage de l'épopée indienne Mahabharata, relatant comment un jeune ascète élevé dans la nature nommé Ṛśyaśṛnga est séduit par une prostituée qui le conduit ensuite vers le souverain local, a été rapproché du récit de la « domestication » d'Enkidu par la courtisane Shamhat[160]. [Tel un orchestre (?)] Les trouvailles de copies de l’Épopée en dehors de la Mésopotamie dans d'autres régions participant à la « culture cunéiforme » pour la seconde moitié du IIe millénaire av. Je t’aurais suspendue aux bras sa tripaille ! Pleurait amèrement Roi de la cité d'Uruk, il a notamment érigé ses puissantes murailles et son grand sanctuaire, l'Eanna dédié à la déesse de la cité, Ishtar. Dans l’Épopée, Gilgamesh est présenté sous des aspects assez contrastés, comme en témoigne le prologue, et d'une manière générale la première tablette. Puis, de nouveau, Sumer l'emporte sur Akkad. Pleure-le, Saint Euphrate, Il se présente et Shiduri qui a eu vent de ses exploits lui demande ce qu’il fait là. Proposer une « version finale », figée de cette œuvre relève donc de la gageure, et toutes les éditions et traductions de ce texte, ou plutôt cet ensemble de textes, doivent en tenir compte : la reconstitution de l’Épopée a de quoi occuper encore bien des générations d'assyriologues[15]. Lors de la première étape du voyage, dans les passes d’une montagne il rencontre des lions dont il parvient à se débarrasser. D'autres bandes dessinées ne cherchent pas à relater l'épopée elle-même, mais s'en inspirent ou y font référence dans des intrigues originales. Son héros passe plusieurs rites d'institution, et devient un personnage civilisateur, refondant l'humanité après sa quasi-disparition[138]. L'Épopée de Gilgamesh : Le grand roi qui ne voulait pas mourir (French Edition) eBook: Kardec, Jean: Amazon.co.uk: Kindle Store Select Your Cookie Preferences We use cookies and similar tools to enhance your shopping experience, to provide our services, understand how customers use our services so we can make improvements, and display ads. Lions, buffles, daims, bouquetins, grosses et petites bêtes sauvages ! Ils s'en retournent à Uruk, Gilgamesh portant avec lui la tête de Humbaba[66],[13]. Puis Gilgamesh se rend au palais avec Enkidu, pour rencontrer sa mère Ninsun et l'informer de leur voyage et de leur combat à venir contre Humbaba[55]. Du reste, le changement de ton de cette version par rapport aux précédentes, avec sa méditation sur la condition humaine et la sagesse, le rapproche des récits de littérature sapientiale qui datent des derniers siècles du IIe millénaire av. Mais ces derniers, reconnaissant en lui une chair divine, le laissent passer après s’être enquis du but de son voyage et après avoir vainement tenté de le retenir en évoquant les dangers qui l'attendent. La beauté de Gilgamesh est célébrée à plusieurs reprises dans le texte. Qui nous avez vu combattre et tuer le Taureau-géant ! Où me tourner ? En 1958, le compositeur Bohuslav Martinů crée à Bâle un oratorio, L'Épopée de Gilgamesh (Epos o Gilgamešovi), inspiré de l’Épopée et considéré généralement comme son chef-d'œuvre[162]. Les grands dieux souverains, Enlil et Anu, interviennent également à plusieurs moments-clefs, rappelant leur toute-puissance. Free with Audible trial. Il était un autre moi-même. Hérauts divins qui sillonnaient collines et (plat) pays. Scrutes-en les fondations ! La première traduction en anglais, partielle, est publiée en 1898 par Morris Jastrow dans son The Religion of Babylonia and Assyria, une synthèse de grande importance dans la redécouverte de la religion mésopotamienne. L'angoisse L'Épopée de Gilgamesh a pu être décrite par le passé comme une « saga nationale » de la Mésopotamie antique, une représentation de l'homme babylonien « idéal », ce qui est excessif. Une nouvelle traduction complète en allemand, avec un lourd appareil académique, est réalisée par Peter Jensen en 1900 (Das Gilgamíš (Nimrod) Epos). Depuis, de nouvelles tablettes exhumées sur des sites de Mésopotamie et du Moyen-Orient ont permis d'améliorer la compréhension de l’œuvre, bien qu'elle ne soit pas connue dans son intégralité. Shamhat est une prostituée/courtisane (ḫarimtu), peut-être évoluant dans le cercle du temple de la déesse de l'amour Ishtar[130]. Tandis que, de ses mamours, il la cageolait. ! Précédé de Shallat et Hanish, J.‑C. plus shipping. (Qu')elle forma Enkidu-le-preux. (Tout) le peuple s'était attroupé alentour, Pour le punir, les dieux décident de lui faire goûter à l'humanité, dont il ignore la saveur. La déesse syrienne de Lucien de Samosate (IIe siècle) contient un passage qui a été rapproché de l'histoire de Gilgamesh : il raconte l'histoire d'un personnage nommé Combabos, ami du roi Séleucos, qui, pour ne pas être accusé d'avoir fauté avec l'épouse de ce dernier, Stratonice, qu'il doit accompagner lors d'un voyage, choisit de s'émasculer[153]. J.-C.), mais les autres proviennent de sites extérieurs à l'espace mésopotamien : Emar (Tell Meskene) et Ugarit (Ras Shamra) en Syrie, Megiddo en Palestine, et Hattusa (Boğazköy) en Anatolie, la capitale du royaume des Hittites[30],[12]. (Tels) des éphémères (?) Quoi qu'il en soit, cela suscite l'exaspération silencieuse de ses sujets, qui s'en plaignent dans leurs prières, incitant les dieux à lui préparer un rival, Enkidu[44]. La journée s’achève par une fête au palais qui marque le faîte de la gloire des deux héros. J.-C. (la période des dynasties archaïques II), un roi d'Uruk qui aurait alors rapidement acquis un statut héroïque et divin, et dont la vie (notamment ses exploits martiaux) serait dans une certaine mesure à l'origine des récits qui le mettent en scène[96]. (Voilà que), maintenant, tu l'as incité à franchir Cette tradition est déjà présente dans le récit en sumérien La mort de Gilgamesh, d'époque paléo-babylonienne, où il est dit qu'à l'issue de ses aventures Gilgamesh a rencontré Ziusudra qui lui a enseigné la sagesse d'avant le Déluge[140]. Prends ton enfant par la main et montre-lui les oiseaux, les fleurs. Exténué, mais apaisé, Il fait préparer les armes en vue du combat, et fait part de son projet à l'assemblée des Anciens d'Uruk, qui tente également de le détourner de son entreprise périlleuse avec l'appui d'Enkidu, une nouvelle fois en vain[54]. Vent-rafales, Vent-tourbillons, Il se présente d'abord comme un sauvage, plus proche de l'animal que de l'homme, vivant dans la steppe, espace des forces de la nature, à l'écart de la civilisation des villes et des terroirs de Babylonie. Le récit du Déluge développé dans la onzième tablette de la version standard constitue un des passages de l’œuvre qui a le plus attiré l'attention depuis sa redécouverte, en raison du parallèle qu'il offre avec le texte de la Genèse. Mais Gilgamesh ne peut l’entendre : s’il renonçait, ce serait pour poursuivre une vie d’errance. Retourne donc vite dans ta ville, mange, bois, fais la fête. Gilgamesh, informé de la venue de ce personnage qui semble être son égal par sa force, dépêche une courtisane qui l'initie à la civilisation en lui faisant découvrir la sexualité puis les manières de manger, de boire et de se comporter comme un humain, le détachant ainsi du monde animal. Par le Chemin, à l'aller sans retour ; un éléphant qui jette bas son harnachement ; La femme d'Uta-napishti intervient auprès de ce dernier pour qu’il fasse un geste en faveur de Gilgamesh, qui va rentrer bredouille. En France, l'Épopée de Gilgamesh est inscrite au programme des cours de français du collège en 2008 parmi les « textes fondateurs » à étudier en classe de sixième, ce qui entraîne plusieurs parutions d'adaptations pour la jeunesse chez les éditeurs d'ouvrages pédagogiques[169]. Les héros se ruent à nouveau contre Humbaba, qui tente de leur échapper, mais ils parviennent à le mettre à mort[65],[13]. En gros, les deux tiers du texte sont convenablement reconstitués. La suite de la tablette est encore plus lacunaire. Tout cela n'est-il pas de la brique cuite ? Elle serait due selon la tradition mésopotamienne à l’activité d’un scribe du nom de Sîn-leqi-unninni. Et, comme (on l'eût fait) à un dieu, M. West a ainsi proposé qu'on retrouve des traces d'une influence littéraire sur plusieurs aspects de l’Iliade et de l’Odyssée. Au bout du septième jour, Uta-napishti secoue Gilgamesh pour qu’il se réveille. Il lui demande la route qui mène à Uta-napishti. L’épopée de Gilgamesh est un texte provenant de la Mésopotamie ancienne. Selon les reconstitutions couramment proposées, la version standard ne comprend pas à l'origine la douzième tablette de la version ninivite, qui est sans doute un ajout d'époque assyrienne, un « supplément ». J.‑C., accessibles aux lettrés, en général des membres du clergé (exorcistes, lamentateurs, devins). Son évolution, sa nature, et sa relation avec le protagoniste de l’œuvre ont suscité diverses analyses. Le matin suivant Enkidu implore Shamash de maudire le chasseur et la courtisane. Ea réussit finalement à convaincre Enlil d'épargner les survivants humains. Car tu n’es qu’un fourneau qui s’éteint au froid ; Mais, à la vue d'Enkidu, Lamente-le, campagne, comme (si tu étais) sa mère ! Ne connaissant ni concitoyens, ni pays, Du ciel, les multitudes n'étaient plus discernables, Les excès des débuts de son règne servent aussi à contraster avec la sagesse avec laquelle il a exercé sa fonction après ses aventures, instaurant un ordre juste après avoir été dans un premier temps un roi à la conduite peu recommandable[100]. Gilgamesh En 2001, le poète, compositeur et chanteur franco-syrien Abed Azrié réalise une adaptation mêlant la lecture ou le chant de traductions en arabe des tablettes suméro-babyloniennes de l'Épopée et un accompagnement musical utilisant des instruments comme l'oud, le qânun, la flûte nay et les percussions orientales[171]. Ce travail devient la référence à partir de laquelle sont établies les traductions postérieures, la majeure partie de la trame narrative de l’œuvre ayant alors été reconstituée. Il assèche les bois et les marais. Il fait un rêve qui le met aux prises avec des animaux à l’abreuvoir, qu’il disperse. (À travers) toute la forêt, un oiseau commence à chanter : Alors Enkidu retire ses … En 1981, l'artiste allemand Anselm Kiefer publie trois séries de photomontages intitulées Gilgamesh und Enkidu im Zedernwald (« Gilgamesh et Enkidu dans la Forêt des Cèdres »), suivant une histoire très librement inspirée par un passage de l'Épopée[175]. Ce travail sert de base aux traductions de l’Épopée qui sont réalisées dans les décennies suivantes. La plus ancienne attestation, dans un texte du XXVIe siècle av. Il la prévient des terribles conséquences que provoqueront les ravages du Taureau : « Ce seront pour le pays d’Uruk sept années de famine ! Et l’on sursautera encore en découvrant un Jardin merveilleux, une plante de … une porte branlante qui n'arrête ni courants d'air, ni vents ; Gilgamesh a en effet acquis le savoir du dieu Ea, en particulier après sa rencontre avec le survivant du Déluge, Uta-napishti, qui est un protégé de ce dieu[113]. Le passage dans lequel elle cherche à le raisonner en lui enjoignant de profiter d'une vie simple auprès de sa famille, présent dans la version paléo-babylonienne, n'est pas repris dans la version standard[83]. De ce fait, elle a rapidement servi de source d'inspiration à des œuvres de fiction, de poésie, de théâtre, de peinture, de musique, etc., qui lui ont donné une nouvelle vie avec des interprétations modernisées, surtout après 1945[166]. Et se lancer dans (cette) aventure hasardeuse. Les vainqueurs procèdent ensuite à l'abattage de cèdres sur la montagne, et Enkidu décide de se servir d'un arbre particulièrement massif afin de construire une porte qu'il portera en offrande à Nippur, la ville du dieu Enlil, sans doute pour apaiser ce dernier après la mise à mort de son protégé. La déesse Ishtar joue aussi un rôle significatif dans le déroulement de l'intrigue, renvoyant à son aspect perturbateur[102]. Cette réflexion sur la nature humaine renvoie aux textes de la littérature sapientiale mésopotamienne, qui prodiguent des enseignements moraux, et s'intéressent plus particulièrement à partir du dernier quart du IIe millénaire av. Au premier rai de lumière de l'aube Gilgamesh se lamente et pleure sur Enkidou. Il en sort d’un bond, se saisit des cornes du Taureau et s’adresse à Gilgamesh pour réclamer son assistance. Selon A. George, Gilgamesh est alors un devenu une sorte de « héros culturel », en mesure de refonder la civilisation après le Déluge et de permettre à l'humanité de grandir[115]. et apporte-les-moi », « Écarte-toi du bord, et prends la première perche ; tes mains ne doivent pas toucher l’Eau-mortelle. Que je cours la steppe ! A. George a objecté que ces ressemblances ne relèveraient que d'influences plus larges de motifs folkloriques depuis le Moyen-Orient vers la Grèce, et du fait que ces œuvres relèvent du même genre, celui de l’épopée, présentant des thématiques et structures narratives de base communes à ce type de récit[150]. un palais qui s’écrase sur ses plus braves défenseurs, Il ne pouvait, ni avancer, ni reculer, Il t'a fait entreprendre un long voyage, mais il n'y a rien au bout. Partage-t-on un patrimoine pour toujours ? Un jour, le colosse Enkidu, un être sauvage devenu civilisé se mesure à lui. L'attribution de cette version standard (et pas de la première version, paléo-babylonienne) à ce personnage est en tout cas acceptée par plusieurs assyriologues, qui voient la patte de cet auteur derrière la nouvelle tonalité de cette version (sans forcément rejeter la possibilité d'« éditions » postérieures)[38]. Nous utilisons des cookies et des outils similaires pour faciliter vos achats, fournir nos services, pour comprendre comment les clients utilisent nos services afin de pouvoir apporter des améliorations, et pour présenter des annonces. [par la main (?)] — Tablette IX de la version standard, traduction de J. Bottéro[81]. L’Épopée de Gilgamesh connaît rapidement après sa redécouverte un certain écho, en raison de ses liens avec le récit biblique (notamment dans le contexte de la controverse allemande « Babel und Bibel » au début du XXe siècle, questionnant la nature et l'ampleur de la dette biblique envers l'héritage babylonien[163]), également son aspect épique, qui fait qu'on l'a tantôt présentée comme une « Iliade de Babylonie »[164] ou comme une « épopée nationale » babylonienne[165], elle est rapidement devenue dans le public cultivé le texte caractéristique de la civilisation mésopotamienne. Depuis sa redécouverte, les possibles survivances et influences de l'Épopée de Gilgamesh dans des civilisations du Moyen-Orient et au-delà ont fait l'objet de nombreuses études[143]. Jusqu’à ce que j’eusse trouvé le plus élevé des cèdres ! La version dite « standard » est la forme définitive de l’Épopée de Gilgamesh, celle par laquelle elle a été redécouverte à l'époque contemporaine à Ninive dans des tablettes du VIIe siècle av. Il y rencontre l’Homme-scorpion et son épouse, si redoutables et terrifiants qu’il se couvre le visage. Il ne s'agit sans doute pas tant d'une critique de la royauté et du héros, que d'une autre manière de le rendre plus humain, imparfait, avant un récit qui alterne la description de ses exploits et de ses échecs, de ses joies et de ses souffrances. Quand les dieux ont créé les hommes, Gilgamesh invoque l'aide de Shamash, qui lui répond favorablement et lui prodigue des conseils sur le combat à venir. Shiduri lui répond qu'il doit traverser la mer pour toucher à son but, mais pour cela il faut traverser les eaux mortelles. J’ai vu partir mon ami très cher, celui avec qui j’ai gravi les montagnes, abattu le Géant Houmbaba et le Taureau du Ciel. [...] ), Mais il reste fataliste, reconnaissant qu'Enlil ne revient jamais sur ses décrets et que le destin qu'il fixe est irréversible[75]. La nature de ses excès a suscité des discussions : il est clair qu'ils contreviennent aux convenances familiales, puisqu'ils empêchaient les jeunes hommes et les jeunes filles d'aider leurs parents comme il le faudrait. Le combat se mua presque en mythe, en événement fondateur. Gilgamesh, devant ce nouveau revers, ne pouvant retrouver l'endroit où il avait récupéré la plante, s'effondre en larmes devant la vanité (apparente) du périple qu'il a accompli[90]. Après s’être lavé les mains dans l’Euphrate, les deux héros paradent en triomphe dans les rues de la ville. En 1988, Le Voyage spirituel de Gilgamesh est une adaptation franco-indonésienne de l'Épopée issue de la collaboration entre le Théâtre aux Mains Nues et des artistes professionnels indonésiens (les dalangs) spécialisés dans le wayang, théâtre de marionnettes indonésien[173]. Les premières décennies du XXe siècle voient la publication de nouvelles tablettes de l’Épopée, y compris des fragments du IIe millénaire av. Même sa version standard, dont le nombre de tablettes qu'elle comprenait dans l'Antiquité et les principaux passages sont connus, n'a pas été redécouverte dans son intégralité. En 2004-2006, la bande dessinée Gilgamesh de Gwen de Bonneval et Frantz Duchazeau, parue chez Dargaud (en deux tomes puis en intégrale), constitue une adaptation proche du texte antique qui se base sur la traduction française de Jean Bottéro pour relater l'épopée antique[178]. (J'ai arpenté) deux cents kilomètres, Le personnage d'Enkidu occupe une place importante dans l’Épopée. Le texte de la huitième tablette, très mal conservé, débute par une déploration de Gilgamesh sur la dépouille de son ami, à l'aube du jour suivant le trépas de ce dernier. » Ishtar le rassure en lui disant avoir pris des précautions, puis Anu lui remet les longes du Taureau[70]. ÉPOPÉE DE GILGAMESH (L'): BEAUDE, PIERRE-MARIE: 9782070627615: Books - Amazon.ca. « Tes propres mains, Gilgamesh », lui répond le nocher « Ont compromis la traversée : Tu as mis en pièce Ceux-de-pierre […]. Les deux héros parcourent le trajet vers la Forêt des Cèdres à pas de géant, en six étapes, s'arrêtant tous les trois jours. Il pleure son ami et se désole sur son sort : Sur son ami Enkidu, », « Ont compromis la traversée : Tu as mis en pièce Ceux-de-pierre […]. Gilgamesh à peine assis, accroupi, s’endort. Car telle est l'(unique) perspective des hommes ! Le fait que l’Épopée de Gilgamesh puisse être également comprise comme un texte relatif à la sagesse ressort surtout de sa version standard et semble être dû aux remaniements de l'auteur de cette version. Quand les dieux ont créé les humains, ils leur ont fait cadeau de la mort. La légende s'en empara l'enjoliva. Lui as-tu assigné une âme infatigable ? Plusieurs spécialistes estiment qu'il s'agit bien d'un personnage ayant vécu vers 2700-2600 av. (donc l'époque supposée de rédaction de la version standard) aux relations entre les hommes et les dieux (par exemple le Ludlul bel nemeqi, le Dialogue du pessimisme), au fait les hommes ne comprennent pas toutes les décisions divines, qui leur restent impénétrables, et sont donc renvoyés à leur condition inférieure à celle d'un dieu et incités à mener une vie pieuse sans jamais douter des volontés divines[39],[109]. En Irak, l’Épopée de Gilgamesh a fait l'objet de plusieurs adaptations théâtrales dans les années 1970, souvent marquées par les idées nationalistes et révolutionnaires du parti Baas alors au pouvoir ; l'une d'elles fut jouée dans le théâtre de Babylone[172]. Son prologue, qui modifie substantiellement celui connu pour les versions plus anciennes, vante avant tout Gilgamesh en tant que sage : Je vais présenter au monde Il a tout embrassé du regard : [...] de musiciens et de percussionnistes (? Les cas les plus évidents de transmission sont ceux dans lesquels on peut relever un emprunt littéraire direct, sur la comparaison de passages similaires entre deux œuvres. Il est présenté comme un personnage incomparable par son apparence, beau et fort, capable des plus grands exploits, « dieu aux deux tiers, pour un tiers homme »[42]. Absolument rien. Monta de l'horizon une noire nuée, Le cercle des « poètes » de la cour de l'époque peut en être la source, en raison de la volonté des souverains de cette dynastie de se rattacher à la figure prestigieuse qu'était Gilgamesh, et plus généralement aux anciens rois d'Uruk[16]. Elle suscite depuis l'attention de divers romanciers et romancières, poètes, psychologues, compositeurs et compositrices, etc. Je suis devenu un errant dans la nuit. N'y laissant pas Gilgamesh entrer. Il y figure déjà sous plusieurs aspects. C'est probablement sous son règne que l'Épopée de Gilgamesh commence à prendre forme. Le héros s'en retourne alors à Uruk, avec une plante de jouvence qu'il a trouvée sur les indications d'Uta-napishti, mais il se la fait voler par un serpent lors d'une halte. À ces mots, Gilgamesh brandit sa hache, tire l’épée du fourreau et fonce trouver le nocher. Amazon.fr: l'épopée de gilgamesh. Ils sont contemporains des plus anciens fragments connus de la première version akkadienne de l’Épopée, mais il est généralement estimé que leur contexte de rédaction originel est celui de la troisième dynastie d'Ur (ou Ur III, v. 2112-2004 av. Le contexte hittite est particulier en cela que l’Épopée de Gilgamesh y est adapté en deux langues parlées en Anatolie à cette période, à savoir le hittite et le hourrite. — Tablette IV de la version standard, traduction de J. Bottéro[60]. Gilgamesh lui confie l’objet de sa quête, son désespoir et sa peur de mourir. Illustrations de Rémi Saillard. Pleurez-le, ô Gaillards d'Uruk-les-Clos, Gilgamesh est parti à travers la steppe, faisant renouer l’Épopée avec le monde sauvage d'où vient Enkidu. Dans son édition de 2003, A. George estimait que le texte complet faisait autour de 3 000 lignes, sur lesquelles 2 400 environ sont préservées, mais parmi celles-ci beaucoup sont trop mal conservées pour être intelligibles. Enkidu promet de veiller sur Gilgamesh[57]. Dans la première, Achille est, comme Gilgamesh, un héros beau et fort physiquement, fils d'une déesse (Thétis), et sa relation avec Patrocle présente des similitudes avec celle unissant le héros mésopotamien et Enkidu, connaissant elle aussi un dénouement tragique qui s'accompagne de déplorations poignantes du héros.